Secobra Recherches ouvre le marché des orges brassicoles anciennes
Variété des années soixante, l’orge brassicole Aurore repointe le bout de son épi pour les semis 2020 après une inscription en liste C du catalogue officiel en ce début d’année, à l’initiative de son obtenteur, Secobra Recherches.
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Sollicité par les brasseurs, le semencier Secobra Recherches a ressorti une liste d’orges brassicoles anciennement cultivées et susceptibles d’être de nouveau mises sur le marché après une période d’évaluation de deux ou trois ans et un passage d’un an par le Geves pour être inscrites sur la liste C du catalogue national officiel.
C’est ainsi que Secobra Recherches expérimente, depuis plus de trois ans, 7 orges d’hiver et 10 orges de printemps de sa collection passée. « Nos experts reprennent la description de la variété il y a cinquante ans et doivent repérer les bonnes plantes. Nous regardons aussi leur adaptation aux attentes technologiques de la filière et nous développons un test sensoriel avec l’IFBM », ajoute Florent Cornut, responsable développement.
Pas plus de 150 ha en cultivé par variété
Première sur la liste : l’orge de printemps, Aurore, inscrite en janvier 2019 sur la liste C du catalogue national des orges de brasserie, après avoir été inscrite et cultivée surtout dans les années soixante et abandonnée dans les années soixante-dix. Ses premiers semis pourront être envisagés pour le printemps 2020. Cependant, ce marché voit son développement limité dès le départ puisqu’une variété ancienne d’orge ne peut pas dépasser les 150 ha en cultivé en France, selon des règles établies par le Geves.
Une orge d’hiver ancienne en 2021 ou 2022
Vu la petitesse de ce marché, Secobra Recherches compte assurer la production de semences. Et pour la commercialisation de ces orges, rien n’est vraiment calé. Il est question de travailler surtout avec les grands malteurs qui font du maltage à façon (pour des lots de 50 t minimum, soit 10 ha).
En printemps, Aurore pourrait être suivie d’autres inscriptions. La première orge d’hiver ancienne serait sur le marché en 2022, voire au mieux en 2021. Le processus est plus rapide sur les variétés de printemps car il peut s’appuyer sur la contre-saison en Nouvelle-Zélande.
Un intérêt porté par les brasseurs artisanaux
Dans un marché de la bière renouant avec la croissance grâce à l’explosion des brasseries artisanales (1 593 à ce jour contre moins de 25 en 1985), Brasseurs de France souligne « la tendance actuelle, dans les fermes brasseries ou chez les brasseurs régionaux très implantés localement, de vouloir relocaliser la production. Et pour cela de rechercher des variétés anciennes ayant un intérêt pour cette relocalisation ou pour produire des bières de récolte. » D’ailleurs, selon une enquête menée par Maëva Pinon, en alternance pour ses études à l’Isa de Lille chez le semencier, ils sont près de 75 % à manifester un tel intérêt.
Hélène LaurandelPour accéder à l'ensembles nos offres :